Remise en jeu - Sport & Inclusion

Remise en jeu

Association sportive

Informations générales

Nom du dispositif
Remobilisation par le sport (football) pour un public 16-25 ans en situation de fragilité sociale
Année de mise en oeuvre
Depuis 2013
Zone prioritaire
QPV et ZRR

Public ciblé

Catégorie d'âge
16-25 ans
Genre
Mixte
Type de public
Personnes sous main de justice, public éloigné de l'emploi, personnes issues des QPV/ZRR, primo-arrivants, MNA, en situation de handicap...

Contact

Robert Salaün
Directeur
remisenjeu@gmail.com

Sur les réseaux

À propos


Objectifs

  • Repérer et orienter vers notre dispositif des jeunes de 16-25 ans éloignés de l’emploi, de la formation, en coopération avec divers partenaires ;
  • Développer une pédagogie alternative de remobilisation basée sur le sport (football) comme moyen éducatif fondamental ;
  • Mettre en place des formations : sportive, remise à niveau scolaire, apprentissage citoyen et « monde professionnel » ;
  • Accompagner les jeunes vers la réinsertion sociale et professionnelle : formulation d’un projet professionnel et retour à l’emploi et/ou en formation.

Description de l’action ou du dispositif

Genèse :

Notre association développe son concept de remobilisation par le sport pour un public en marge depuis 2013. Le projet, renouvelé d’années en années, a vu le jour à Lorient, puis à Quimperlé. Le concept a toujours donné d’excellents résultats : environ 80% des jeunes qui passent par le projet Remise en Jeu clarifient un projet professionnel à l’issue des 8 mois de formation.

Fort de ses excellents résultats en matière d’insertion, en 2020 l’association est lauréate du PIC (Dispositif Plan d’Investissement dans les Compétences – 100% Inclusion) du Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, ce qui permet au projet d’essaimer sur 10 nouveaux sites en Bretagne. En 2022-2023, suite à l’extension de ce financement, le projet s’implante dans 3 villes supplémentaires en Bretagne, et en 2023 un projet pilote démarre pour 6 villes de Nouvelle-Aquitaine.

 

Le concept : la remobilisation par le sport 

Le levier principal utilisé pour la remobilisation est le sport et principalement le football : sport populaire auprès de nos publics cibles. Le sport est considéré par notre association, non comme une fin en soi, mais comme un moyen éducatif fondamental, grâce aux valeurs qu’il véhicule et aux qualités et savoir-être qu’il permet de développer :

  • Un potentiel physique solide (endurance/force/vitesse) ;
  • Des qualités psychomotrices indispensables (coordination/équilibre) ;
  • La dimension collective, le respect des règles et du pair ;
  • La confiance en soi et une bonne gestion de ses émotions et de sa frustration.

Par le biais d’une pratique sportive régulière, notre but est d‘obtenir des jeunes une évolution de leur comportement sur le terrain et l’acquisition de ces savoir-faire et savoir-être, directement transférables dans la vie sociale et professionnelle ensuite. L’objectif dans un premier temps est de redonner confiance en leur potentiel aux jeunes, afin de les amener ensuite à une réflexion sur leur projet de vie.

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La remise à niveau scolaire :

Avant de pouvoir travailler sur le projet professionnel, une remise à niveau scolaire est nécessaire. Les niveaux sont souvent très variables et il faut s’adapter à cette donnée. Il n’y a pas d’objectif de niveau, ni de notation. Les jeunes qui nous sont confiés sont en situation d’échec. II est donc indispensable d’inverser la tendance et de leur redonner confiance en eux, en leur capacité à apprendre, comprendre dans des domaines où ils ont baissé les bras, leur permettre de s’approprier les savoirs et les relier entre eux.

Les stagiaires retravaillent les fondamentaux en mathématiques et français et abordent sous forme de dossiers et de questionnaires différentes disciplines (anatomie, géographie, histoire, citoyenneté, anglais). Des modules de football nous servent de starter ludique pour aborder les différents chapitres. Chaque notion est présentée avec des exercices simples à portée de tous sur le thème du football. Il y a toujours un rapport entre le centre d’intérêt des jeunes et ce qu’ils vont faire en cours. Par exemple, si sur le terrain nous proposons une séance d‘endurance (faire 5 fois 500m en un temps donné par exemple), nous leur demandons de calculer les pulsations cardiaques à l’arrivée de chaque séquence. Nous pouvons ensuite travailler en cours les notions de distance, de temps, le cœur, le système cardiovasculaire…

Il s’agit pour nous de permettre à chacun.e de progresser avec l’appui éducatif, selon son niveau et à son rythme. Dans chaque domaine les progrès sont validés par l’éducateur.trice et figurent dans le livret du stagiaire. Nous nous efforçons de développer la capacité d’analyse, d’organisation des idées et l’autonomie. Nous insistons sur le partage, l’entraide et le travail en groupe.

 

Parvenir à la formulation d’un projet professionnel :

Dans un deuxième temps, en nous appuyant sur les jeune, leurs qualités, leurs aspirations et leur potentiel réel, nous tentons de les aider à formuler un projet professionnel et trouver l‘emploi ou la formation qui fera coïncider leurs aspirations avec leurs possibilités. Nous travaillons sur les centres d‘intérêts professionnels des jeunes, en leur permettant de découvrir le secteur d’activité qu‘ils souhaitent intégrer. L’objectif est que les jeunes aient une représentation du métier qu‘ils souhaitent exercer proche de la réalité. Des visites d‘entreprises et de centres de formation correspondant au secteur d’activité visé par les jeunes et à leurs capacités, ainsi que des stages d‘observation ou de contact, leur permettent de s’orienter en toute connaissance de cause.

De plus, pour pouvoir évoluer dans le monde du travail, les critères importants sont le savoir-être et la motivation. Il est important que nos jeunes évoluent de façon importante dans ces deux domaines et nous les soutenons dans cette voie via un accompagnement personnalisé par un.e chargé.e de suivi et nous animons avec eux des ateliers CV et lettre de motivation, simulation d’entretiens, techniques de communication, confiance en soi, etc.

 

Le parcours de formation :

Les jeunes sont encadrés par 2 éducateur.trice.s par centre, qui gèrent à la fois le sport et la remise à niveau scolaire, afin d’établir un lien fort de confiance et une continuité entre les deux.

Le parcours de formation s’étale sur 8 mois pour un total de 950 heures : 800 heures en centre et 150 heures en entreprise (sous forme de stages de 1 à 3 semaines). La journée en centre de formation est divisée en 2 parties, une le matin et une l’après-midi (organisation temporelle variable selon la disponibilité des infrastructures et des salles) :

  • 1 demi-journée en salle : remise à niveau scolaire et travail sur le projet professionnel (total 400/800 heures de formation en centre) ;
  • 1 demi-journée au stade : sport (total 400/800 heures de formation en centre).

 

Programme de la formation en centre :

=> 400 heures de remise à niveau scolaire/travail sur le projet professionnel – les matins en salle

4 mois sont consacrés à l’intégration et à la remise à niveau scolaire :

  • Remise à niveau des savoirs de base : mathématiques, français, mais aussi géographie, histoire, SVT, santé… ;
  • Module « apprentissage citoyen et prévention de la délinquance » ;
  • Accès à la culture et sorties pédagogiques ;

4 mois sont dédiés au projet professionnel :

  • Accompagnement personnalisé ;
  • Aide à l’orientation : visites d’entreprises, réalisation de stages ;
  • Ateliers CV/lettre de motivation, techniques de communication, savoir-être, confiance en soi ;
  • Financement de formations BAFA, etc.

 

=> 400 heures de sport – les après-midis au stade

  • Distribution d’un équipement de sport complet à chaque stagiaire ;
  • Travail sur les éléments du football : tactiques individuelles et collectives, travail physique d’endurance, de résistance, de vitesse et de force, organisation collective du jeu, balles arrêtées… ;
    • Jeu collectif à la fin de chaque séance ;
    • Préparation et animation de séances par les stagiaires à tour de rôle ;
    • Sorties nature et initiation à différents sports (voile, char à voile, kayak, VTT, boxe…) ;
    • Formation PSC1 Premiers Secours prise en charge pour chaque stagiaire
Accéder à l'article de France 3 (2024)

Méthodologie


Diagnostic

Le projet de l’association apporte une réponse originale à un besoin social peu ou pas satisfait. L’association est partie du constat que certains jeunes en marge socialement ne sont plus réceptifs aux propositions de formation et d’insertion professionnelle. Il faut leur proposer une nouvelle alternative, une pédagogie différente : leur permettre de reprendre confiance en eux tout d’abord, en leur potentiel et d’effacer les échecs antérieurs (scolaires, socio-professionnels).

De plus, ces jeunes font souvent face à un ensemble de problèmes (logement, famille, administratifs…), qui sont autant de freins à leur insertion et auxquels l’association va tenter de répondre de manière bienveillante et individualisée, en lien avec différents partenaires. L’objectif final est que ces jeunes puissent envisager leur avenir plus sereinement et qu’ils clarifient un projet professionnel : notamment de retour à l’emploi ou en formation.

Évaluation

Suivi/évaluation du stagiaire :

  • Entretiens psychologiques (à l’entrée, à mi-formation, à la sortie) ;
  • Entretien mensuel avec la coordinatrice ;
  • Entretiens tripartites trois fois par session minimum et plus si besoin (jeune/Remise en Jeu/éducateur.trice Mission Locale).

Suivi/évaluation projet : bilan intermédiaire et bilan final (DDETS, Remise en Jeu, Région, Département, Préfecture), comités techniques au minimum trois fois par session (Remise en Jeu/Mission Locale/PJJ/SPIP).

Suivi/évaluation projet (ensemble des sites de la région) : réunions intermédiaire et finale (DGEFP, DREETS, Région).

Indicateurs quantitatifs de résultat :

  • Nombre de bénéficiaires ayant formalisé un projet professionnel clair et précis ;
  • Taux de sorties négatives ou prématurées du parcours par motifs (incarcération, abandon, maladie, reprise de scolarité, autre) ;
  • Nombre de sorties en emploi durable (CDI ou CDD de 6 mois ou plus) ;
  • Nombre de sorties en formation, dont :
    • Nombre de bénéficiaires entrés en parcours BAFA ;
    • Nombre de bénéficiaires entrés en formation qualifiante, dont nombre de bénéficiaires ayant signé un contrat de professionnalisation.
  • Nombre de bénéficiaires ayant signé un contrat d’apprentissage ;
  • Nombre de bénéficiaires entrés en formation non qualifiante ;
  • Nombre de bénéficiaires en CDD inférieur à 6 mois ;
  • Nombre de bénéficiaires en intérim ;
  • Nombre de bénéficiaires ayant été réorientés vers des parcours dans une prestation de droit commun (EPIDE, Garantie jeunes, Prépa compétences, autre).

Indicateurs qualitatifs de résultat :

  • Degré d’autonomisation entre le début et la fin du parcours ;
  • Evaluation générale de l’impact de l‘action sur l’évolution des comportements et du parcours des bénéficiaires faite par la psychologue ;
  • Evaluation de l‘évolution de l’investissement d’un bénéficiaire dans le parcours ;
  • Test de niveau scolaire à l’entrée et à la sortie du parcours ;
  • Test physique à l’entrée et la sortie du parcours ;
  • Echelles de satisfaction des bénéficiaires au regard de différents critères :
    • Pédagogie des programmes ;
    • Apports des intervenants ;
    • Durée du programme ;
    • Contenu ;
    • Dimension professionnalisante du programme.

Sources de vérification des indicateurs :

  • Livret du stagiaire ;
  • Questionnaire de satisfaction ;
  • Evaluation de remise à niveau scolaire ;
  • Bilans (intermédiaire/final) ;
  • Tableau de situation des jeunes à l’entrée et à la sortie.

Facteurs clés de succès


L’implication du personnel (direction, éducateur.trice.s socio-sportifs, coordinateur.trice.s) est un facteur clé du succès. Notre association est atypique. Elle a toujours fonctionné avec peu de personnel administratif, comparé à d’autres structures d’insertion : une équipe de passionné.e.s qui a réellement à cœur la réussite des jeunes. Le temps de la formation, l’équipe constitue une sorte de deuxième famille, bienveillante mais qui pose un cadre clair et pousse les jeunes à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Le meilleur exemple de l’efficacité et de la pérennité du dispositif, ce sont les anciens jeunes passés par la formation Remise en Jeu, qui donnent régulièrement de leurs nouvelles, même des années après et qui passent le mot à d’autres jeunes en difficulté. Nous pouvons également citer nos partenaires, toujours plus nombreux à orienter des jeunes vers notre dispositif.

Au niveau du concept, la réussite du projet repose sur l’utilisation du sport comme moyen éducatif fondamental et sur le modèle de formation qui est relativement unique : 8 mois de remobilisation à temps plein avec 3 heures de sport par jour. Cela permet de redonner aux jeunes un cadre, une hygiène de vie, mais également d’acquérir un ensemble de savoir-être, grâce au sport, qui se forgent dans la durée et dans la répétition, jour après jour. Ces savoir-être sont ensuite transférables dans la vie professionnelle et personnelle et nous permettent de travailler au retour vers l’emploi/une formation pour les jeunes.

Chiffres clés


Nous sommes heureux de constater que notre concept de remobilisation par le sport fonctionne. Depuis 2013, c’est plus de 700 jeunes en situation de fragilité sociale accompagnés sur leur chemin de vie, au moment où ils avaient besoin qu’on leur tende la main. Le projet prend d’autant plus son sens dans le contexte social actuel tendu, afin d’épauler cette frange de la jeunesse en déshérence, leur donner une seconde chance et foi en l’avenir.

Notre taux de réussite est bon : 60% à 80% des jeunes qui passent par nos formations clarifient un projet professionnel (retour vers l’emploi ou une formation).

Mais les plus beaux résultats obtenus ne rentrent pas dans des cases, ils sont qualitatifs et se mesurent via les retours des jeunes, de leurs éducateur.trice.s, des parents… qui notent un changement de comportement au fil des jours, de la motivation, de la confiance, un entrain retrouvé et l’envie de s’en sortir.

Télécharger le document "Témoignages Association Remise en Jeu" pdf – 736,44 Ko

Principaux freins rencontrés

De manière générale, le frein principal rencontré est la question des financements, qui sont difficiles à sécuriser, et notamment les financements publics, revus à la baisse chaque année.

Perspectives de développement

Notre projet est actuellement présent sur 9 à 15 territoires bretons, en fonction des années et des financements. Nous avons également développé notre projet pour 6 territoires pilotes en Nouvelle-Aquitaine.

L’objectif serait de pouvoir sécuriser notre action sur ces territoires et de potentiellement déployer notre action sur de nouveaux territoires car il existe une demande sur différents territoires : plateforme supplémentaire à Rennes, à Limoges, à Bordeaux, développement en Corrèze…

Label / Reconnaissance


Nous sommes fiers de vous partager que le projet est actuellement cité en exemple au niveau du Ministère des Sports, comme un modèle de projet de réinsertion sociale et professionnelle par le sport.

En 2022-2023 : participation de Robert Salaün, directeur de Remise en Jeu, au Grenelle de l’emploi et des métiers du sport, à l’invitation de la Ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra : partage de notre expertise dans le domaine. Le projet est actuellement cité en exemple au niveau du Ministère des Sports, comme un modèle de projet de réinsertion sociale et professionnelle par le sport.

En 2023, notre association est lauréate des Trophées Sport et Management – Catégorie Acteurs du Sport RSE/RSO (organisé chaque année par TPS Conseil), prix remis lors d’une cérémonie à l’Assemblée nationale le 23 octobre 2023.

Consulter l'article de TPS Conseil dédié à Remise en Jeu

Informations administratives


Nombre et nature des salariés

10 ou plus.

Pour chaque centre :

  • 2 éducateur.trice.s socio-sportifs (2 ETP) par centre, en CDD de 8 mois dont les missions concernent la formation sportive, la remise à niveau scolaire et la préparation à l’entrée dans le monde du travail ;
  • 1 coordinateur.trice pour 3/4 centre en CDI ayant pour missions le recrutement des jeunes, l’encadrement des éducateur.trice.s, la coordination des activités, l’adaptation des supports pédagogiques, le suivi individualisé des jeunes vers l’insertion, le développement et la gestion du réseau de partenaires local.

Pour les régions Bretagne et Nouvelle-Aquitaine :

  • 1 directeur général pour les 18 centres (1 ETP) en CDI avec des missions d’encadrement, de direction et de développement des activités, de lien avec les institutionnels et les partenaires financiers ;
  • 1 assistante de direction pour l’ensemble des 18 centres (1 ETP) en CDI ayant pour mission l’appui à l’encadrement des projets, le suivi administratif, financier et RH ;
  • 1 chargée de mission financements/partenariats pour les 18 centres (0,5 ETP) en CDI dont les  missions concernent le suivi des financements, la gestion des liens avec les partenaires, la rédaction et le suivi des dossiers de financement.

Nombre de bénévoles

0

Partenaires publics

  • Mission Locale : orientation des jeunes et suivi conjoint tout au long de la formation ;
  • Mairies des villes concernées par l’action : mise à disposition gratuite ou à tarif préférentiel d’un terrain de football (3h par jour pour la durée de la formation) et d’une salle de cours (3h par jour pour la durée de la formation).

Partenaires privés

  • PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation), ASE (Aide Sociale à l’Enfance), associations de soutien aux migrants, clubs de football : orientation de jeunes et suivi conjoint des jeunes concernés ;
  • Centres de formation, agences intérimaires, entreprises du territoire : visites, (re)découverte du monde du travail et stages en entreprises.

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