Play International - Sport & Inclusion

Play International

Association

Informations générales

Nom du dispositif
Projet EJO- Projet international d’appui pour une éducation active et inclusive de tous les enfants au Burundi, Sénégal, Libéria et Kosovo
Année de mise en oeuvre
2019

Public ciblé

Catégorie d'âge
Mineur.e.s
Genre
Mixte
Type de public
Personnes en situation de précarité

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À propos


Objectifs

Favoriser l’accès de tous les enfants à une éducation active et inclusive en :

  • Renforçant l’éducation des enfants par le développement d’activités socio-sportives dans
    le secteur non formel
  • Favorisant une école inclusive par la sensibilisation du corps enseignant et des enfants à
    l’importance de la scolarisation et de la lutte contre les comportements discriminants
  • Faisant émerger une dynamique collective à un écosystème d’acteurs institutionnels,
    communautaires, associatifs, œuvrant pour une éducation inclusive et une scolarisation réussie

Indicateurs :

  • 80,000 enfants dont 45,000 filles bénéficient des sessions socio-sportive et de playdagogie
  • 1 000 professionnels formés dans le secteur formel et non-formel
  • 5 OSC ouest africaines incubées

Description de l’action ou du dispositif

Les localisations choisies pour ce projet correspondent à une analyse des vulnérabilités réalisée pour chaque pays. Le projet reposant en grande partie sur un modèle partenarial pour son déploiement, le choix des partenaires a naturellement influencé la sélection de ces zones afin d’assurer un déploiement optimal et soutenabilité à terme du projet.

Les étapes :

  • Diagnostic territorial (identification des besoins, des partenaires institutionnels et communautaires dont organisations de société civile)
  • Co-création des Kits de socio-sport et de playdagogie, adaptés aux besoins spécifiques de chaque contexte
  • Formation des enseignants dans le secteur formel et des animateurs sportifs/éducateurs dans le secteur non formel
  • Mise en place des sessions de playdagogie et de socio sport au bénéfice des enfants en difficulté scolaire et situation de vulnérabilité
  • Formalisation d’un dispositif de continuité éducative entre les deux secteurs visant à créer un échange entre professionnels éducatifs (1), œuvrer à des actions communes inter-sectorielles (2) et modéliser un mécanisme de référencement des vulnérabilités (3)
  • Ancrage institutionnel des ressources du projet via la formation de formateurs, l’inscription des formations/contenus aux parcours de formation continue et/ou initiale des pays cibles, etc.
  • Accompagnement pédagogique et/ou structurel des OSC partenaires du projet dont initiative d’incubation de 5 porteurs de projets ouest africains

Méthodologie


Diagnostic

Ce projet est développé en réponse aux problématiques éducatives rencontrées au sein des 4 pays cibles d’intervention, qui font face à des besoins et des vulnérabilités éducatives relativement similaires. Ainsi, deux grandes problématiques sont identifiées comme communes aux 4 pays : celle de l’accès à la scolarité (1) et celle de la qualité de l’enseignement et de l’expérience éducative (2).

Ces problématiques se traduisent dans l’ensemble des quatre pays d’intervention :

  • Par une entrée tardive à l’école par rapport à l’âge prévu dans le cycle fondamental : au Burundi, cela concerne 81% des élèves ; au Libéria en 2015, plus de 80% des élèves étaient plus âgés que l’âge indiqué pour leur niveau scolaire la majorité des deuxièmes années (niveau CE1 en France) avaient 10 ans ou plus au lieu de 7 ans, et 40% de l’ensemble des élèves scolarisés en niveau primaire avaient 12 ans ou plus, âge théorique d’achèvement de ce cycle scolaire.
  • Par un fort taux de déscolarisation et d’abandon de l’école au passage du secondaire : au Burundi, 23% des 6-14 ans ne sont pas inscrits dans le système scolaire, de même au Sénégal où le taux de déscolarisation des 6-16 ans s’élevait en 2016 à 37%. Le Libéria dont 60% de la population a moins de 25 ans, est le pays ciblé par le projet affichant le plus faible taux net de scolarisation, inférieur à 40% dans le primaire (UNESCO). 73% des enfants libériens quittent par ailleurs l’école entre le primaire et le Junior High. Au Kosovo ce taux dépasse les 95%, mais chute à 84,5% au moment du passage au secondaire. Ces statistiques sont encore plus fortes en ce qui concerne les enfants issus des minorités Roms, Ashkali, Egyptiennes qui n’ont à 96% pas fini le cycle scolaire obligatoire dans le pays.

Ces phénomènes s’expliquent par plusieurs facteurs :

  • La vulnérabilité économique des foyers : 74% des enfants burundais vivrait sous le seuil de pauvreté (UNICEF), 20% des enfants libériens combinent école et travail, de même que 13,4% des enfants kosovars.
  • Des défis d’accessibilité : notamment au regard d’enfants en situation de handicap ou de problématiques de genre, notamment au niveau des phénomènes de mariage et/ou grossesses précoces.

D’autres facteurs sont à prendre en compte pour certains des pays :

  • Au Sénégal, une tendance à la désaffection envers l’école
  • L’école publique étant perçue en contradiction avec les valeurs traditionnelles et communautaires, et un regain d’intérêt pour les daaras.
  • On parle alors d’enfants talibés, souvent perçues par les familles comme une alternative de confiance à l’école publique.
  • Au Libéria, une problématique de santé et violence sexuelle qualifiée par beaucoup comme endémique et qui continue de trouver source à l’école : 1/5ème des enfants en seraient victimes.

Évaluation

1- La recherche action EJO

Dans le cadre du programme EJO, PLAY International s’est associée au laboratoire VIPS² de l’Université Rennes 2 pour mener un travail de recherche-action. Eléa Chiron, doctorante en STAPS au sein du laboratoire, est chargée d’analyser les effets socio-éducatifs du programme EJO. Pendant 3 ans, dans 3 pays – Kosovo, Burundi, Sénégal – elle suit 69 enquêtés du secteur scolaire et extra-scolaire pour analyser les évolutions dans le temps. L’année 2020 est marquée par deux enquêtes terrain, au Kosovo et au Sénégal, permettant de récolter des données qualitatives auprès de bénéficiaires du projet.

Cette étude longitudinale cherche à évaluer l’impact selon trois niveaux : les effets de socialisation produits sur les enfants participant au programme ; les effets d’évolution des pratiques d’éducation et d’enseignement chez les acteurs éducatifs locaux ; les effets de développement et de structuration du secteur éducatif autour des pratiques physiques et sportives. La démarche est qualitative et s’inscrit dans une logique longitudinale, permettant le suivi des enfants ainsi que des acteurs éducatifs pendant toute la durée d’EJO, dans les trois pays de déploiement. Cette approche globale permet de lier les divers aspects du programme – souvent étudiés de manière distincte – et cherche à dépasser le cadre binaire de l’évaluation d’impact (fonctionnement/dysfonctionnement) ; l’analyse se concentre finalement sur les mécanismes sociaux à l’œuvre. En étudiant le programme EJO, ce travail sociologique vise à faire émerger un savoir scientifique spécialisé sur les effets des pratiques sportives, qui dépasserait les spécificités du dispositif.

2- Le Dispositif/Approche Partenariale

En accord avec sa stratégie 2019-25, PLAY marque avec EJO son entrée dans une nouvelle phase d’engagement encore plus collective et systémique. Son modèle s’inscrit davantage dans l’idée que la réponse aux défis de nos sociétés est celle d’un écosystème d’acteurs et non d’une organisation unique : elle explore et renforce ses modèles de déploiement via des dispositifs partenariaux, d’accompagnement et d’incubation.

Pour EJO, de nombreux partenariats ont ainsi été construits et activés non seulement pour le Sénégal et le Libéria, mais également au Burundi et Kosovo, territoires plus traditionnels de l’ONG où des missions sont en place. Chaque partenaire a pu contribuer à la validation et l’adaptation des activités prévues dans le programme et joue un rôle constitutif dans le pilotage du programme.

Au sein d’EJO, plusieurs types de partenariats se développent, de nature opérationnelle, partenariale, d’échelle locale et nationale. Les synergies entre ces acteurs et au regard du programme d’éducation par le sport se croisent et s’entrecroisent à plusieurs temps du programme.

Les partenaires sélectionnés pour le projet EJO sont tous concernés et actifs sur la question de l’éducation et de l’inclusion des plus vulnérables. Ils ont été choisis pour leur ancrage local, leur réception positive auprès des communautés avec lesquelles et pour lesquelles ils œuvrent, leur apport technique et méthodologique au projet, que ce soit de par leur expérience dans le pays ou par les activités qu’ils mènent en cohérence avec le programme, et enfin pour leur capacité à s’engager et porter EJO dans sa durée et au-delà, en termes de viabilité et de leurs accès aux autorités locales.

Enfin, un grand nombre de partenaires locaux bénéficient également d’un accompagnement sur le plan pédagogique – via l’initiation aux méthodes innovantes de pédagogie active ayant recours au levier sportif – et pour une partie, d’un accompagnement structurel afin de contribuer à la stabilisation d’un tissu associatif local œuvrant pour l’éducation active et inclusive. C’est dans cette mouvance que s’inscrit l’action du Playlab Afrique de l’Ouest, basé à Dakar depuis fin 2019, et qui accompagne un total de 5 porteurs de projet ouest-africains de trois pays de la région.

3- Le dispositif de suivi-évaluation digitalisé.

PLAY International déploie un dispositif de suivi-évaluation digitalisé au travers d’outils de collecte online/offline et de visualisation des données.

La digitalisation des protocoles de suivi-évaluation, engagée dès 2019 au sein de l’ONG, permet de répondre efficacement au désir de suivre l’impact de nos actions sur toute la ligne de déploiement, ceci en dépit des disparités géographiques et problématiques d’accessibilité adjacentes.

Le suivi des actions de terrain se rapproche ainsi au plus près des bénéficiaires et d’un idéal de quasi-instantanéité, au travers de l’outillage des structures partenaires voire dans certains cas des professionnels formés eux-mêmes. Ceux-ci sont équipés de smartphones ou tablettes intégrant une série de questionnaires courts et intuitifs pour favoriser et encadrer une remontée des données régulière. De façon hebdomadaire, le réseau des formés communique le nombre de séances organisées, le nombre d’enfants participants, leur satisfaction et leur aisance à déployer le contenu du programme éducatif et socio-sportif Ejo. Les équipes de coordination des partenaires font elles, état de leurs observations sur la qualité et la réception des séances socio-sportives et de Playdagogie développées pour pourvoir ajuster les actions de suivi terrain et la poursuite des parcours de formation des professionnels de chaque secteur.

Chiffres clés


Depuis 2019:

  • 389 professionnels éducatifs mobilisés sur 148 terrains dont 35% de femmes
  • 9 799 séances déployées
  • 12 700 enfants et adolescents bénéficiaires dont 37% de filles

 

Principaux freins rencontrés

Une des difficultés rencontrées lors de la mise en place du projet, est la lenteur des institutions en matière de travail de pérennisation. De plus, le domaine du socio-sport dans les pays concernés est encore jeune menant à un travail de structuration très chronophage. Cependant ce frein est également une opportunité pour PLAY pour construire des fondations solides.

Perspectives de développement

Au Burundi : Les prochaines grandes étapes seront de finaliser l’intégration des contenus de PLAY dans les curricula scolaire ainsi que de former les formateurs des enseignants au sein du Ministère de l’Education. Par ailleurs, le renforcement et la dynamisation des structures communautaires de protection existantes seront au cœur des activité de PLAY afin d’assurer une solide passerelle entre le milieu scolaire et le milieu extra-scolaire et les mécanismes de prise en charge institutionnels existants

Au Kosovo : En 2021, le projet EJO entre dans sa deuxième phase et étend son impact dans de plus grandes municipalités du Kosovo. La forte adhésion des institutions montre la pertinence du projet et leur besoin de méthodes innovantes, actives et inclusives afin de stimuler le système éducatif kosovar, en particulier le secteur formel. Les partenariats avec le ministère de l’éducation et des sciences et l’université de Pristina permettront, en 2021, d’étendre les méthodes de Playdagogie en formant les formateurs d’enseignants et en élargissant le portefeuille de formations accréditées. L’enracinement dans le secteur non formel à travers une collaboration poussé avec les clubs de jeune et centres extra-scolaires permettra d’approfondir une éducation active et inclusive pour tous, tout en augmentant la durabilité du projet.

Label / Reconnaissance


  • ONG/Association régie par la loi du 1er juillet 1901
  • Projet nominé au Trophée Sport & Management catégorie RSE-Action sociale 2021

Informations administratives


Nombre et nature des salariés

10 et plus

Nombre de bénévoles

10 et plus

Partenaires publics

Agence Française du Développement, Agence Autrichienne de Développement, Partenaire Mondiale pour l’Education, Union Européenne

Partenaires privés

Fondation Chanel

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