Interview – Maxime Leblanc, chargé de mission au Pôle Ressources National Sport-Innovations
Publié 24/10/2023Modifié 20/12/2023
Par CREPS
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Depuis l’année dernière, le projet Impact Social par le Sport et ses expérimentations ont bien avancé. Quels sont les apports de ces travaux pour le PRN SI ? À l’inverse, quel rôle a joué le PRN SI dans ces avancées ? Une séquence importante sur le socio-sport s’est ouverte en novembre dernier avec la présentation […]
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Depuis l’année dernière, le projet Impact Social par le Sport et ses expérimentations ont bien avancé. Quels sont les apports de ces travaux pour le PRN SI ? À l’inverse, quel rôle a joué le PRN SI dans ces avancées ?
Une séquence importante sur le socio-sport s’est ouverte en novembre dernier avec la présentation de la feuille de route interministérielle Insertion par le Sport. Le ministre du Travail et la ministre des Jeux Olympiques et Paralympiques ont dévoilé à cette occasion un canva détaillé pour valoriser et capitaliser sur le potentiel des activités physiques et sportives pour apporter une contribution à un certain nombre de problèmes sociaux. C’est dans ce cadre que nous inscrivons nos travaux, en particulier sur le renforcement du rôle social des acteurs du sport. Le projet ISS est une des ressources pertinentes pour répondre à ces enjeux, notamment sur les questions liées à l’évaluation des interventions socio-sportives sur lesquelles le MSJOP a missionné le PRN SI.
Au-delà, le PRN SI prend une part active dans la mise en œuvre du programme ISS depuis son lancement. Il est à la fois facilitateur et promoteur de la démarche de structuration en cours, en s’assurant de l’adéquation des travaux avec les objectifs de politiques publiques actuels dans ce champ.
Quels ont été, d’après vous, les points marquants de la première édition des Journées nationales d’Etude et de Formation en socio-sport ? Quels sont les apports en tant qu’organisateur ? Et en tant que participant ?
Avec cette première édition, notre volonté était avant tout de partager les expériences et les connaissances développées lors de la première année du projet. Les travaux nécessaires et ambitieux initiés par le consortium Impact Social par le Sport méritaient d’être mis en discussion avec l’écosystème socio-sportif au sens large (services de l’Etat, mouvement sportif, collectivités, laboratoires universitaires, structures sociales et médico-sociales, financeurs, etc.). La forte demande pour participer à l’évènement démontre le besoin réel de recréer des espaces de discussions entre les acteurs socio-sportifs et les décideurs, entre les acteurs socio-sportifs et le mouvement sportif au sens large, et entre les acteurs socio-sportifs eux-mêmes.
Le socio-sport est un champ qui fourmille d’initiatives qu’il convient d’accompagner.
Pourquoi cette seconde édition est importante ? À quoi les participants peuvent-ils s’attendre ?
Le succès de la première édition nous oblige encore davantage à être au rendez-vous des promesses et du dialogue que nous avons proposé dans le cadre de ce projet. La force de cette initiative réside dans sa temporalité longue (un projet pluriannuel sur 4 ans) et sur la capacité à assurer une forme de continuité avec ceux qui rejoignent l’aventure au fil de l’eau. Cette seconde édition sera plus participative et plus interactive : elle permettra aux inscrits de prendre une place plus importante dans les discussions. C’est en ce sens que nous avons travaillé pour faire entendre la voix de ceux qui font le socio-sport au quotidien dans les territoires.
D’ici quelques semaines, la mise à jour de la plateforme « Sport et Inclusion » sera officiellement dévoilée. Pouvez-vous nous rappeler en quelques mots les finalités de cette plateforme ? Quel contenu pourrait m’intéresser si j’étais porteur d’un projet socio-sportif au niveau local, par exemple ? De quelle manière le programme ISS s’inscrit dans cette plateforme ?
C’est pour répondre aux problématiques spécifiques rencontrées dans la prise en compte des personnes éloignées de la pratique ou engagées dans un processus d’inclusion dans le champ sportif que cette plateforme a été élaborée. Elle vise en premier lieu à donner à voir les réalités de terrain de l’action socio-sportive, et à promouvoir l’engagement des acteurs dans l’utilisation des activités physiques et sportives comme moyen d’inclusion sociale et de remobilisation.
La plateforme fera en effet peau neuve en décembre 2023 pour apporter une meilleure expérience aux usagers, notamment sur la recherche de financements pour les projets socio-sportifs. Plus de 300 dispositifs de soutien sont d’ores et déjà recensés et nous continuons de l’alimenter.
Au-delà, la plateforme se veut être un carrefour de ressources et d’inspirations sur le socio-sport. Les travaux et les outils du projet ISS – notamment l’outil d’autodiagnostic – y sont hébergés.
Après bientôt deux années d’expérience, d’échanges entre membres engagés, de quelle manière imagineriez-vous la suite du projet ?
La suite du projet doit se construire dans la continuité, c’est-à-dire de manière concertée, réfléchie et constructive. Le lien avec la politique de la ville grâce au soutien renouvelé de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires sera je l’espère conservé. C’est un impondérable pour avancer et proposer le sport comme un média pertinent auprès d’audiences fragilisées.
Je veux aussi évoquer ici le travail des trois laboratoires de recherche qui accompagnent la démarche. Il est primordial pour objectiver les pratiques, prendre de la distance et permettre de les inscrire durablement dans nos politiques publiques. Enfin, l’année olympique qui s’ouvre sera à n’en pas douter une caisse de résonance importante pour tous ces engagements.