Dans l’œil du chercheur - Sport & Inclusion

Dans l’œil du chercheur


Publié 08/11/2022Modifié 05/12/2023

Par CREPS

Lecture 4 minutes

François Le Yondre, chercheur en sociologie du sport au sein du laboratoire VIP&S² à Rennes, nous parle de sa vision du socio-sport et des objectifs du projet Impact Social par le Sport.

“Si à l’issue du projet Impact Social par le Sport, nous parvenons à structurer un savoir professionnel relatif à l’utilisation du socio-sport, nous pourrons considérer que l’objectif est atteint !”

« Notre objectif est de pouvoir aboutir à des principes d’intervention, pas à des recettes!, précise François Le Yondre L’utilisation du sport éducatif, dans un contexte scolaire, est très renseignée par les sciences humaines et sociales et alimentée régulièrement. Il n’y a pas de raison que le socio-sport ne soit pas pris aussi sérieusement. Néanmoins, c’est une pratique plus récente. À ce jour, il n’y a pas de savoir scientifique traduit en savoir professionnel, de manière à pouvoir former des professionnels, avec un type de procédé pédagogique pour les publics en situation de fragilité. »

François Le Yondre est chercheur en sociologie du sport. Il est aussi le directeur adjoint du laboratoire VIP&S2 : l’acronyme pour signifier Valeur Innovation Politique Socialisation et Sport. Ce laboratoire, rattaché à l’UFR STAPS de l’université Rennes 2, regroupe des chercheurs travaillant sur la thématique des activités physiques et sportives. Pour autant, leur champ d’intervention est pluridisciplinaire : ils s’appuient sur les sciences humaines et sociales (sociologie, psychologie sociale, histoire, le droit, les sciences de gestion et de l’intervention).

“Nous essayons d’analyser les programmes qui mobilisent les activités physiques et sportives pour les publics en situation de vulnérabilité. Le sport est notre dénominateur commun, avec une focale sur les programmes socio-sportifs et utilisation du sport en politique. Car nous tentons de comprendre les fondements politiques de l’utilisation du sport pour ces publics. L’une des manières d’appréhender ce type de programme pourra être d’analyser ses effets dans la vie des personnes auxquelles nous nous intéressons, par exemple en termes de développement de compétences professionnelles, de bien-être, du rapport au corps, à la santé.”

Rapidement, le projet Impact Social par le Sport a attiré l’attention du chercheur pour plusieurs raisons : son historique, la réunion de trois acteurs socio-sportifs : Breizh Insertion Sport, DAHLIR et Rebonds! et de laboratoires.

« Ce type de recherche s’inscrit dans notre philosophie : faire en sorte d’accéder à des terrains innovants, dans le registre socio-sportif en essayant d’aboutir à des produits scientifiques indépendants, avec une forme de liberté dans la démarche et la méthode.

C’est vraiment ce qui m’a séduit dans le projet, se rappelle François Le Yondre, parvenir à faire émerger un savoir scientifique, de façon indépendante, en permettant à tous de se l’approprier pour que les pratiques en socio-sport se développent de manière fondée. »

Concrètement, trois laboratoires de recherche sont impliqués dans le programme Impact Social par le Sport : le laboratoire VIP&S2 de l’université de Rennes 2, le laboratoire Sherpas, de l’université d’Artois et le laboratoire IFERISS, à Toulouse. Chaque laboratoire de recherche va consacrer son objet à l’étude d’un terrain spécifique. Ce terrain est issu d’une expérimentation entre l’une des associations socio-sportives (Breizh Insertion Sport, DAHLIR et Rebonds!) et un club local membre de la Fédération Française des Clubs Omnisports.

« Nos trois laboratoires interviendront sur des terrains différents, avec une démarche relativement commune de manière à pouvoir associer nos résultats, les comparer et ainsi produire quelque chose d’unitaire. Cette première année du programme correspond à la phase exploratoire. L’enjeu sera de parvenir à dresser un état des lieux analytique afin de mieux comprendre la diversité des conceptions du socio-sport chez ceux qui l’envisagent et interviennent sur le terrain. »

Cette première phase permettra à son issue d’enclencher une phase plus longue destinée à comprendre les effets de ces interventions sur la situation biographique des publics en situation de vulnérabilité, par exemple au niveau des aspects relationnels, de l’autonomie.

« Nous sommes très en phase autant avec les acteurs associatifs, qu’entre nos trois laboratoires de recherche. L’objectif sera de parvenir à des principes d’intervention et d’être capable d’expliquer que pour ce public-là, précisément touché par une difficulté, alors nous avons pu constater que telles conditions d’usage du sport pouvaient avoir un effet pour palier à cette difficulté. Structurer un savoir professionnel, ce serait l’idéal ! »

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